L'un des gros problèmes de la société actuelle est la fracture existant entre l'État et la population, le Roi et le peuple. Le petit nombre qui est en dehors de la réalité du plus grand nombre, deux entités réelles mais séparées par ce gouffre infranchissable qui fait que même employant la même langue et les mêmes mots, la compréhension ne pourra jamais se faire entre les deux parties. Leur langue est un chiffre (au double sens de ce terme), les uns alignant les zéros derrières, lors que les autres alignent les décimales à la virgule près. Ces gens-là qui ne sont pas du même monde, ne pourront jamais s'entendre et la fracture demeurera.
En 1771, l'écrivain Louis-Sébastien Mercier proposait une solution pour réduire, voire supprimer cette fracture - fracture qui était donc déjà présente à son époque et qui, sans doute, l'a été de tous temps. Dans L'an 2440, rêve s'il en fut jamais - où le personnage principal s'endort un soir pour se réveiller le
 lendemain dans une autre époque, ayant traversé les siècles durant son sommeil -, Mercier consacre un chapitre complet à l'éducation des princes, avant qu'ils ne soient conduits sur le trône. 
J'y relève notamment cette phrase superbe et où tout est dit : "Beaucoup de rois sont devenus tyrans, non parce qu'ils avaient 
un mauvais coeur, mais parce que l'état des pauvres de leur pays n'avait
 jamais pu parvenir jusqu'à eux." 
Dans l'idéal de Mercier, on ne dit pas au prince qu'il est prince, on le fait vivre dès son plus jeune âge dans une famille modeste ; il participe aux travaux, à la vie de tous les jours, parmi le peuple. Voici comment se passe son éducation.
Plus interrogeant que ne le fut jamais le bailli du Huron (2), je continuai à exercer la patience de mes voisins.
"J'ai bien vu le monarque assis 
sur son trône, mais j'ai oublié, Messieurs, de vous demander où était le
 fils du roi, de mon temps appelé dauphin."
Le plus poli prit la parole et me dit :
"Convaincus que nous sommes que 
c'est de l'éducation des grands que dépend le bonheur des peuples et que
 la vertu s'apprend comme le vice se communique, nous veillons avec le 
plus grand soin sur les jeunes années des princes. L'héritier du trône 
n'est point à la cour, où quelques flatteurs oseraient peut-être lui 
persuader qu'il est plus que les autres hommes et que ceux-ci sont moins
 que des insectes ; on lui cache soigneusement ses hautes destinées. Dès
 qu'il est né, on lui a imprimé sur l'épaule une empreinte royale qui 
servira à le faire reconnaître. On l'a remis entre les mains de gens 
dont la fidélité discrète n'a pas moins été éprouvée que la probité. Ils
 font serment devant l'Être Suprême (3) de ne jamais révéler au prince qu'il doit être roi : serment redoutable et qu'ils n'osent jamais enfreindre.
Aussitôt qu'il est sorti des 
mains des femmes, on le promène, on le fait voyager, on dispose son 
éducation physique qui doit toujours précéder l'éducation morale. Il est
 vêtu comme le fils d'un paysan. On l'accoutume aux mets les plus 
ordinaires ; on lui enseigne de bonne heure la sobriété ; il connaîtra 
mieux un jour que sa propre économie doit servir d'exemple et qu'une 
fausse prodigalité ruine un État et déshonore l'extravagant dissipateur.
 Il visite successivement toutes les provinces. On lui fait connaître 
tous les travaux de la campagne, les ouvrages des manufactures, les 
productions des divers terrains. Il voit tout de ses propres yeux, il 
entre dans la cabane des laboureurs, mange à leur table, s'associe à 
leurs travaux, apprend à les respecter. Il converse familièrement avec 
tous les hommes qu'il rencontre. On permet à son caractère de se 
déployer librement et il se croit aussi éloigné du trône qu'il en est 
près.
"Beaucoup de rois sont devenus 
tyrans, non parce qu'ils avaient un mauvais coeur, mais parce que l'état
 des pauvres de leur pays n'avait jamais pu parvenir jusqu'à eux. Si 
l'on abandonnait ce jeune prince aux idées flatteuses d'un pouvoir 
assuré, peut-être, même avec une âme droite, vu la pente infortunée du 
coeur humain, chercherait-il dans la suite à étendre les limites de son 
autorité. C'est en cela que plusieurs souverains faisaient 
malheureusement consister la grandeur royale et, par conséquent, leur 
intérêt était toujours opposé à celui de la nation.
"Dès que le jeune prince a 
atteint l'âge de vingt ans, plus tôt même, si son âme est formée de 
meilleure heure, on le conduit dans la salle du trône. Il est caché dans
 la foule comme un simple spectateur. Tous les ordres de l'État sont 
assemblés ce jour-là, et tous ont reçu le mot. Tout à coup le monarque 
se lève, appelle par trois fois le jeune homme. Les flots de la foule 
s'ouvrent. Étonné, il avance d'un pas timide vers le trône, il y monte 
en tremblant. Le roi l'embrasse et déclare aux yeux de tous les citoyens
 qu'il est son fils. "Le ciel, dit-il d'une voix touchante et 
majestueuse, le ciel vous a destiné à porter le fardeau de la royauté. 
On a travaillé vingt ans à vous en rendre digne : ne trompez pas 
l'espoir de ce grand peuple qui vous voit ! Mon fils ! j'attends de vous
 le même zèle que j'ai eu pour l'État." Quel moment ! quelle foule 
d'idées entrent dans son âme ! Le monarque alors lui montre la tombe où 
repose le monarque prédécesseur. cette tombe où est gravé en gros 
caractère L'ÉTERNITE. Il continue d'une voix non moins imposante : "Mon 
fils, on a tout fait pour ce moment. Vous êtes sur la cendre de votre 
aïeul, vous devez le faire renaître : faites le serment d'être juste 
comme lui. Je vais bientôt descendre pour occuper sa place. Songez que 
je vous accuserais du fond de cette tombe, si vous abusiez de votre 
pouvoir. Ah ! mon cher fils, l'Être Suprême et le royaume ont les yeux 
ouverts sur vous : aucune de vos pensées ne leur échappera. Si quelque 
mouvement d'ambition ou d'orgueil régnait en ce moment au fond de votre 
âme, il est encore temps de le subjuguer : abdiquez le diadème, 
descendez de ce trône, rentrez dans la foule. Vous serez plus grand, 
plus respecté, citoyen obscur, que monarque vain et sans courage. Que ce
 ne soit point la chimère de l'autorité qui flatte votre jeune coeur, 
mais l'idée douce et grande de pouvoir faire un bien réel aux hommes. Je
 vous promets pour récompense l'amour de ce peuple qui nous écoute, ma 
tendresse, l'estime du monde et l'assistance du monarque de l'univers. 
C'est lui qui est roi, mon fils, nous ne sommes que des simulacres qui 
passons sur la terre pour accomplir ses augustes desseins.
"Le jeune prince, ému, attendri,
 le front couvert d'une modeste pudeur, n'ose lever les yeux sur cette 
grande assemblée dont les regards l'environnent et le pressent. Il 
répand des larmes, il pleure en envisageant l'étendue de ses devoirs. 
Mais bientôt il agit en héros : on lui a enseigné que le grand homme 
doit se sacrifier pour ses semblables et que, si la nature n'a pas 
préparé aux hommes un bonheur sans mélange, c'est au pouvoir heureux 
dont la nation le rend dépositaire à faire plus que la nature n'avait su
 faire en leur faveur. Cette noble idée le pénètre, l'échauffe, 
l'enflamme ; il prête le serment entre les mains de son père ; il 
atteste la cendre sacrée de son aïeul ; il baise le sceptre qu'il doit 
respecter le premier ; il adore l'Être Suprême (4) : on
 le couronne. Les ordres de l'État le saluent et le peuple, dans les 
transports de sa joie, lui crie : "Ô roi qui sors du milieu de nous, qui
 nous a vu si longtemps et de si près, que les prestiges de ta grandeur 
ne te fassent point oublier qui tu es et qui nous sommes."
"Il ne peut monter sur le trône 
qu'à l'âge de vingt-deux ans, parce qu'il est contre le bon sens d'être 
soumis à un roi-enfant. De même, le souverain dépose le sceptre à l'âge 
de soixante-dix ans, parce que l'art de régner demande une activité, une
 souplesse d'organes et je ne sais quelle sensibilité qui s'éteint 
malheureusement dans l'âme avec les années. D'ailleurs on craint que 
l'habitude du pouvoir ne fasse naître en son âme cette ambition 
concentrée qu'on nomme avarice et qui est la dernière et la plus triste 
passion que l'homme ait à combattre. L'héritage demeure à la ligne 
directe et le monarque septuagénaire sert encore l'État par ses conseils
 ou par l'exemple de ses vertus passées. Le temps qui s'écoule entre 
cette reconnaissance publique et le jour de sa majorité est encore 
soumis à quelques nouvelles épreuves. On lui parle toujours par des 
images fortes et sensibles. Veut-on lui prouver que les rois ne sont pas
 faits d'une autre manière que le reste des hommes, qu'ils n'ont pas un 
cheveu de plus sur la tête, qu'ils leur sont égaux en faiblesse dès leur
 entrée dans ce monde, égaux en infirmités, égaux aux yeux de Dieu, que 
le choix du peuple est la seule base de leur grandeur ? On fait venir 
par manière de divertissement un jeune portefaix de sa taille et de son 
âge : on les fait lutter ensemble. Ce fils de roi a beau être vigoureux,
 il est ordinairement terrassé. Le portefaix le presse jusqu'à ce qu'il 
avoue sa défaite. Alors on relève le jeune prince, on lui dit : "Vous 
voyez qu'aucun homme par loi de nature n'est soumis à un autre homme, 
qu'aucun ne naît esclave, que les rois naissent hommes et non pas rois, 
qu'en un mot le genre humain n'a pas été créé pour faire les plaisirs de
 quelques familles. Le Tout-Puissant même, selon la loi naturelle, ne 
veut point gouverner avec violence, mais sur des volontés libres. 
Vouloir rendre les hommes esclaves, c'est donc commettre une témérité 
envers l'Être Suprême et exercer une tyrannie sur les hommes." Alors le 
portefaix qui l'a vaincu s'incline en sa présence et lui dit : "Je puis 
être plus fort que vous et il n'y a ni droit ni gloire en cela. La 
véritable force est l'équité, la vraie gloire est la grandeur d'âme. Je 
vous rends hommage comme à mon souverain, dépositaire de toutes les 
forces particulières. Lorsque quelqu'un voudra me tyranniser, c'est vous
 qui devez voler à mon secours ; je vous appellerai alors et vous me 
sauverez de l'homme injuste et puissant..."
"Le jeune prince commet-il 
quelque faute, quelque imprudence caractérisée ? Le lendemain il voit 
cette faute à jamais gravée dans les nouvelles publiques. Il s'étonne 
quelquefois, il s'indigne. On lui répond froidement : "Il est un 
tribunal intègre et vigilant qui écrit chaque jour toutes les actions 
des princes. La postérité saura et jugera tout ce que vous aurez dit et 
fait, il ne tient qu'à vous de la faire parler de manière honorable." Si
 le jeune prince rentre en lui-même et répare sa faute, alors les 
nouvelles du lendemain annoncent ce trait d'un heureux caractère et 
donnent à cette action noble tous les éloges qu'elle mérite.
"Mais ce qu'on lui recommande 
plus fortement, ce qu'on lui imprime sous des images plus multipliées, 
c'est cette horreur du faste, qui n'est bon à rien et qui a perdu tant 
d'États et déshonoré tant de souverains. Ces palais dorés, lui dit-on, 
sont comme ces décorations théâtrales où du carton paraît de l'or 
massif. L'enfant croit voir un palais réel. Ne soyez pas un enfant. La 
pompe et la représentation ont été des abus introduits par l'orgueil et 
la politique. On faisait parade de ce faste pour imposer plus de respect
 et de crainte. Par ce moyen les sujets contractaient un génie servile, 
et se sont accoutumés au joug. Mais un roi s'est-il jamais avili en se 
mettant au niveau de ses sujets ? Que sont des représentations vaines et
 journalières auprès de cet air ouvert et affable qui les attire vers sa
 personne ! Les besoins du monarque ne sont pas plus étendus que ceux du
 dernier de ses sujets. "Il n'a qu'un estomac, comme un bouvier, disait 
Jean-Jacques Rousseau ; s'il veut goûter la plus pure de toutes les 
jouissances, qu'il goûte le plaisir d'être aimé, et qu'il s'en rende 
digne."
"Enfin, il ne se passe pas un 
seul jour qu'on ne lui rappelle l'existence d'un Être Suprême, son oeil 
ouvert sur le monde, la crainte de ce Dieu, le respect pour sa 
Providence, la confiance en sa sagesse infinie. Le plus abominable des 
êtres est sans contredit un roi athée. J'aimerais mieux être dans un 
vaisseau battu par la tempête et avoir affaire à un pilote ivre : le 
hasard pourrait du moins me sauver.
"Ce n'est qu'à l'âge de 
vingt-deux ans qu'il lui est permis de se marier. Il fait monter sur le 
trône une citoyenne. Il ne va pas chercher une femme étrangère, qui 
souvent apporte à la patrie un caractère qui, trop éloigné des moeurs du
 pays, dénature le sang des Français et fait qu'ils sont gouvernés 
plutôt par des Espagnols et des Italiens que par les descendants de nos 
braves ancêtres. (5)
"Le roi ne fait pas l'outrage à 
une nation entière de penser que la beauté et la vertu ne naissent que 
sur un sol étranger. Celle qui, dans le cours de ses voyages, a frappé 
le prince, qui l'a aimé sans sceptre et sans couronne, monte sur le 
trône avec son amant et devient chère et respectable à la nation, tant 
par sa tendresse que pour avoir su plaire à un héros. Outre l'avantage 
d'inspirer à toutes les jeunes filles l'amour de la sagesse et des 
vertus en leur offrant pour perspective une récompense digne de leurs 
efforts, nous évitons toutes ces guerres de famille qui, absolument 
étrangères au bien de l'État, ont tant de fois désolé l'Europe.
"Le jour de son mariage, au lieu
 de prodiguer follement l'or en festins superbement ennuyeux, en fêtes 
insensées et brillantes, en feux d'artifice et autres dépenses aussi 
extravagantes qu'épouvantables, le prince fait dresser un monument 
public, comme un pont, un aqueduc, un chemin, un canal, une salle de 
spectacle. Le monument porte le nom du prince. On se souvient du 
bienfait tandis qu'on oubliait ces profusions déraisonnables qui ne 
laissaient que des traces de malheurs et d'accidents affreux. Le peuple,
 satisfait de la générosité du prince, est dispensé de répéter tout bas 
cette fable antique dans laquelle une pauvre grenouille se lamente au 
fond de son marais en voyant les noces du soleil."
L'an 2440, rêve s'il en fut jamais est généralement considéré comme le premier roman d'anticipation. Comme on a pu l'entrevoir dans cet extrait, Mercier critique fortement la vie et les moeurs de son siècle, et 
réinvente une société quelques 670 ans plus 
tard. Le rêve du sous-titre prend ainsi un double sens : rêve 
d'un homme s'étant endormi, puisque le voyage dans le temps s'effectue 
par le biais du sommeil ; et rêve d'un monde meilleur, d'un "Idéal" tel que l'ont 
"rêvé" quelques grands philosophes.
Pour conclure cette note, voici la page qui ouvre superbement le roman de Louis-Sébastien Mercier : Epître dédicatoire à l'année 2440.
Auguste et respectable année, 
qui doit apporter la félicité sur la terre ; toi, hélas ! que je n'ai 
vue qu'en songe, quand tu viendras à jaillir du sein de l'éternité, ceux
 qui verront ton soleil fouleront aux pieds mes cendres et celles de 
trente générations successivement éteintes et disparues dans le profond 
abîme de la mort. Les rois qui sont aujourd'hui assis sur des trônes ne 
seront plus ; leur postérité ne sera plus : et toi, tu jugeras et ces 
monarques décédés et les écrivains qui vivaient soumis à leur puissance.
 Les noms des amis, des défenseurs de l'humanité brilleront, honorés : 
leur gloire sera pure et radieuse. Mais cette vile populace de rois qui 
auront, en tous sens, tourmenté l'espèce humaine, plus enfoncés encore 
dans l'oubli que dans la région des morts, ne s'échapperont de 
l'opprobre qu'à la faveur du néant.
La pensée survit à l'homme, et 
voilà son plus glorieux apanage ! La pensée s'élève de son tombeau, 
prend un corps durable, immortel ; et tandis que les tonnerres du 
despotisme tombent et s'éteignent, la plume d'un écrivain franchit 
l'intervalle des temps, absout ou punit les maîtres de l'univers.
J'ai usé de l'empire que j'ai 
reçu en naissant ; j'ai cité devant ma raison solitaire les lois, les 
abus, les coutumes du pays où je vivais inconnu et obscur. J'ai connu 
cette haine vertueuse que l'être sensible doit à l'oppresseur ; j'ai 
détesté la tyrannie, je l'ai flétrie, je l'ai combattue avec les forces 
qui étaient en mon pouvoir. Mais, auguste et respectable année, j'ai eu 
beau, en te contemplant, élever, enflammer mes idées, elles ne seront 
peut-être à tes yeux que des idées de servitude. Pardonne ! le génie de 
mon siècle me presse et m'environne, la stupeur règne : le calme de ma 
patrie ressemble à celui des tombeaux. Autour de moi, que de cadavres 
colorés qui parlent, marchent, et chez qui le principe actif de la vie 
n'a jamais poussé le moindre rejeton ! Déjà même la voix de la 
philosophie, lasse et découragée, a perdu de sa force ; elle crie au 
milieu des hommes comme au sein d'un immense désert.
Oh, si je pouvais partager le 
temps de mon existence en deux portions, comme je descendrais à 
l'instant même au cercueil ! comme je perdrais avec joie l'aspect de mes
 tristes, de mes malheureux contemporains, pour aller me réveiller au 
milieu de ces jours purs que tu dois faire éclore, sous ce ciel fortuné,
 où l'homme aura repris son courage, sa liberté, son indépendance et ses
 vertus. Que ne puis-je te voir autrement qu'en songe, année si désirée 
et que mes voeux appellent ! Hâte-toi ! viens éclairer le bonheur du 
monde ! Mais que dis-je ? délivré des prestiges d'un sommeil favorable, 
je crains, hélas ! je crains plutôt que ton soleil ne vienne un jour à 
luire tristement sur un informe amas de cendres et de ruines !
(1) Reprise et réécriture d'un article que j'avais déjà publié par ailleurs. 
(2) Référence à L'Ingénu de Voltaire.
(3) Comme déjà indiqué, le roman est publié en 1771. 
Robespierre ne fait que reprendre les termes "Être Suprême" dans les 
années 1790, inspiré en cela par l'oeuvre de Rousseau, et dont Mercier 
s'inspire lui-même.
(4) On voit ici que l'on est très proche du "culte de l'Être Suprême" que Robespierre prônera bien plus tard.
(5) C'est peut-être là le seul point 
sujet à caution dans cet idéal d'éducation des princes : l'apport d'un 
nationalisme dont on sait aujourd'hui les dérives, les excès et les 
malheurs qu'il peut entraîner. Toutefois, Mercier, écrivant cela, n'a 
certainement pas conscience de ces dangers ; il ne fait sans doute que 
reprendre certaines idées de son temps.
 
 
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